Comment réaliser une bonne étanchéité à l’air

Jan 19, 2020 Non classé

Comment donc réaliser une bonne étanchéité à l’air ? Voici une excellente question !

Tout d’abord, il convient de savoir que l’étanchéité à l’air, ça ne s’improvise pas ! En effet, c’est un concept qui doit se définir avec la programmatique d’un bâtiment. Tout comme vous définirez le niveau d’isolation, le système constructif, le nombre de pièces ou de mètres carrés, il en ira de même avec l’étanchéité à l’air !

Qu’en disent la législation et les normes ?

Pour rappel, les nouvelles normes PEB (performance énergétique des bâtiments), imposent une valeur de v50 par défaut de 12 m³/m².h, ce qui équivaut à une construction remplie de fuites. Plus cette valeur diminue et plus le bâtiment est étanche…

Comme la norme en matière de ventilation le recommande (NBN D50-001), le taux de renouvellement d’air devrait être fixé en fonction du système de ventilation mis en place. A défaut d’objectif réel de la part du Maître de l’Ouvrage, c’est donc ceux-ci qui sont d’application si un cahier spécial des charges y fait référence :

La norme belge NBN D 50-001 « Dispositifs de ventilation dans les bâtiments d’habitation » recommande un taux de renouvellement maximal n50 de :

  • 3 renouvellements par heure pour une différence de pression de 50 Pascal entre l’ambiance intérieure et extérieure est souhaitable avec un système mécanique à double flux (lorsque les ouvertures d’alimentation et d’évacuation du système sont fermées de manière étanche tel que préconisé dans la norme ISO-DP 9972) ;
  • 1 renouvellement par heure pour une différence de pression de 50 Pascal entre l’ambiance intérieure et extérieure est souhaitable avec un système mécanique à double flux équipé d’un récupérateur de chaleur.

Au-delà de cette norme existe celle pour les bâtiments passifs où l’objectif à atteindre est un n50 de 0,6. Il s’agit du nombre de renouvellements par heure pour une différence de pression de 50 Pascal. Au-delà de ce n50, la construction ne peut être certifiée « bâtiment passif ».

n50, V50, v50… de quoi parle-t-on ?

Comme toute discipline scientifique vouée à quantifier, l’étanchéité à l’air des bâtiments se défini en Belgique sous diverses formes d’unités spécifiques dont les mesures se prennent à une différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment de 50 Pascal, dont voici les principales :

Le n50 : il s’agit du taux de renouvellement d’air par heure pour une différence de pression de 50 Pa.

et s’exprime en Vol/h [h-1]

C’est cette valeur qu’on utilise dans la labellisation des maisons passives (n50 ? 0,6 Vol/h).

Le V50 : c’est le débit de fuite (le volume d’air qui s’échappe par les défauts d’étanchéité du bâtiment par heure) pour une différence de pression de 50 Pa entre l’intérieur et l’extérieur sur l’ensemble du volume testé (le Vper ou le VPEN).

s’exprime en m³/h

Le v50 : il s’agit du débit de fuite pour une différence de pression de 50 Pa entre l’intérieur et l’extérieur par unité de surface de l’enveloppe (Atest).

et s’exprime en m³/hm²

C’est ce paramètre qu’on utilise dans la méthode de calcul PEB pour quantifier l’étanchéité à l’air de votre bâtiment lors de la déclaration finale ou pour tout certificat PEB sur les logements existants.

Qui fait quoi ?

L’étanchéité à l’air, lorsque les intentions du Maître de l’Ouvrage sont claires, est surtout affaire d’anticipation. En effet, elle permet une bonne coordination des différents intervenants qui doivent maitriser un minimum de savoir-faire et de soin. Chaque intervenant doit prendre sa part de responsabilité pour atteindre l’objectif fixé. C’est donc dans le cahier spécial des charges qu’on retrouvera en premier lieu, la fixation de l’objectif à atteindre. Qu’il soit exprimé en v50 ou n50, il est primordial de l’indiquer !

Dès lors, en matière de planification, il faut devancer tous les problèmes qui peuvent se poser au niveau de la continuité que doit revêtir cette barrière étanche. L’étanchéité doit être réfléchie tout comme on conçoit la coque d’un navire. Le tout en pensant aux difficultés des différents corps de métiers.  Ainsi, on se rend compte qu’il faut parfois que certains corps de métiers s’adaptent et étendent leurs compétences pour se substituer à d’autres… L’ordre classique d’intervention des entreprises d’un chantier mérite une attention particulière. En effet, il arrive en effet que certains doivent passer spécifiquement avant d’autres.