Comment réaliser une bonne étanchéité à l’air

Comment donc réaliser une bonne étanchéité à l’air ? Voici une excellente question !

Tout d’abord, il convient de savoir que l’étanchéité à l’air, ça ne s’improvise pas ! En effet, c’est un concept qui doit se définir avec la programmatique d’un bâtiment. Tout comme vous définirez le niveau d’isolation, le système constructif, le nombre de pièces ou de mètres carrés, il en ira de même avec l’étanchéité à l’air !

Qu’en disent la législation et les normes ?

Pour rappel, les nouvelles normes PEB (performance énergétique des bâtiments), imposent une valeur de v50 par défaut de 12 m³/m².h, ce qui équivaut à une construction remplie de fuites. Plus cette valeur diminue et plus le bâtiment est étanche…

Comme la norme en matière de ventilation le recommande (NBN D50-001), le taux de renouvellement d’air devrait être fixé en fonction du système de ventilation mis en place. A défaut d’objectif réel de la part du Maître de l’Ouvrage, c’est donc ceux-ci qui sont d’application si un cahier spécial des charges y fait référence :

La norme belge NBN D 50-001 « Dispositifs de ventilation dans les bâtiments d’habitation » recommande un taux de renouvellement maximal n50 de :

  • 3 renouvellements par heure pour une différence de pression de 50 Pascal entre l’ambiance intérieure et extérieure est souhaitable avec un système mécanique à double flux (lorsque les ouvertures d’alimentation et d’évacuation du système sont fermées de manière étanche tel que préconisé dans la norme ISO-DP 9972) ;
  • 1 renouvellement par heure pour une différence de pression de 50 Pascal entre l’ambiance intérieure et extérieure est souhaitable avec un système mécanique à double flux équipé d’un récupérateur de chaleur.

Au-delà de cette norme existe celle pour les bâtiments passifs où l’objectif à atteindre est un n50 de 0,6. Il s’agit du nombre de renouvellements par heure pour une différence de pression de 50 Pascal. Au-delà de ce n50, la construction ne peut être certifiée « bâtiment passif ».

n50, V50, v50… de quoi parle-t-on ?

Comme toute discipline scientifique vouée à quantifier, l’étanchéité à l’air des bâtiments se défini en Belgique sous diverses formes d’unités spécifiques dont les mesures se prennent à une différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment de 50 Pascal, dont voici les principales :

Le n50 : il s’agit du taux de renouvellement d’air par heure pour une différence de pression de 50 Pa.

et s’exprime en Vol/h [h-1]

C’est cette valeur qu’on utilise dans la labellisation des maisons passives (n50 ? 0,6 Vol/h).

Le V50 : c’est le débit de fuite (le volume d’air qui s’échappe par les défauts d’étanchéité du bâtiment par heure) pour une différence de pression de 50 Pa entre l’intérieur et l’extérieur sur l’ensemble du volume testé (le Vper ou le VPEN).

s’exprime en m³/h

Le v50 : il s’agit du débit de fuite pour une différence de pression de 50 Pa entre l’intérieur et l’extérieur par unité de surface de l’enveloppe (Atest).

et s’exprime en m³/hm²

C’est ce paramètre qu’on utilise dans la méthode de calcul PEB pour quantifier l’étanchéité à l’air de votre bâtiment lors de la déclaration finale ou pour tout certificat PEB sur les logements existants.

Qui fait quoi ?

L’étanchéité à l’air, lorsque les intentions du Maître de l’Ouvrage sont claires, est surtout affaire d’anticipation. En effet, elle permet une bonne coordination des différents intervenants qui doivent maitriser un minimum de savoir-faire et de soin. Chaque intervenant doit prendre sa part de responsabilité pour atteindre l’objectif fixé. C’est donc dans le cahier spécial des charges qu’on retrouvera en premier lieu, la fixation de l’objectif à atteindre. Qu’il soit exprimé en v50 ou n50, il est primordial de l’indiquer !

Dès lors, en matière de planification, il faut devancer tous les problèmes qui peuvent se poser au niveau de la continuité que doit revêtir cette barrière étanche. L’étanchéité doit être réfléchie tout comme on conçoit la coque d’un navire. Le tout en pensant aux difficultés des différents corps de métiers.  Ainsi, on se rend compte qu’il faut parfois que certains corps de métiers s’adaptent et étendent leurs compétences pour se substituer à d’autres… L’ordre classique d’intervention des entreprises d’un chantier mérite une attention particulière. En effet, il arrive en effet que certains doivent passer spécifiquement avant d’autres.

Le contrat de bail annulé pour cause d’infraction urbanistique

Ce conseil s’adresse spécifiquement au propriétaires bailleurs qui pourraient se retrouver un jour dans une situation bien inconfortable, ayant mis en location un bien frappé d’une infraction urbanistique.

Les infractions urbanistiques ont été largement dépénalisées par le nouveau Code du Développement Territorial (CoDT) pour les cas mineurs et anciens qui ont été amnistiés. Toutefois, elles subsistent pour les autres. Vous avez peut-être déjà connu ce problème lors de la vente ou de l’acquisition d’un bien…

Mais saviez-vous qu’il peut aussi y avoir des répercussions en cas de location ?

En effet, la législation sur l’urbanisme reste assez draconienne par rapport au défaut de permis d’urbanisme. Les cas en nécessitant un sont aujourd’hui listés sous le couvert de l’article décrétal D.IV.4 du CoDT et explicités en détail par les articles réglementaires R.IV.4. 1 à 11. A cela peut encore s’opposer le régime des éventuelles dispenses accordées par l’article R.IV.1-1 du même Code.

Un défaut de permis d’urbanisme pour un logement en location qui en requérait un peut donc conduire à la nullité du contrat de bail.

En effet, la législation de l’urbanisme relève de l’ordre public et se trouve régie par le droit administratif. Ce sont des règles voulues par le législateur pour organiser la vie en communauté. La violation de ces règles est donc frappée de sanctions pénales. Ainsi, en raison de sa contrariété avec l’ordre public (Art. 6 du Code Civil Belge), ou de sa cause illicite, le contrat sera sujet à la nullité absolue. Le juge en soulèvera automatiquement la possibilité, même si le locataire ne la sollicite pas dans sa requête. La nullité qui peut en découler vaut pour le futur, mais également pour le passé. En effet, l’article D.VII. 24 du CoDT précise qu’ « À la demande des cessionnaires ou des locataires, le tribunal peut annuler leur titre de cession ou de location, sans préjudice du droit à l’indemnisation à charge du coupable. » Cet article n’est pas une possibilité de sanction isolée, mais plutôt la répétition du principe édicté ci-avant par le Code Civil. En pareil cas, le contrat est censé ne jamais avoir existé, et ce, en raison d’un manquement essentiel à sa conclusion. On ne peut en effet former de contrat sur base d’une illégalité.

Que ce soit donc sur base du Code Civil ou encore du CoDT, l’infraction urbanistique pourra donc conduire à la nullité du bail !

 

menuiseries intérieures étanches à l’air

Pourquoi des portes étanches dans une habitations ?

Outre les portes intérieures, on retrouve aussi dans cette catégorie les trappes d’accès, par exemple vers les greniers.

En matière d’efficience, il faut trouver le meilleur compris entre les superficies utiles de l’habitation, les surfaces de déperdition et la compacité de la construction. Il est donc parfois intéressant de retirer certaines pièces du volume protégé (Vper) pour améliorer la performance énergétique d’un bâtiment. On retirera par exemple les cave, grenier, voire garage, qui ne doivent ni être chauffés, ni spécifiquement isolés.

Au regard de la performance de nos nouveaux bâtiments, comme déjà évoqué, il est important de s’attacher à trois facteurs principaux. Il s’agit de : l’isolation, la ventilation et l’étanchéité à l’air.

Comment assurer l’étanchéité entre ces volumes ?

La séparation spécifique à prévoir entre les volumes protégés et les volumes adjacents non chauffés devront alors se faire au moyen de menuiseries étanches à l’air et isolées.

En voici donc le principe sur ces plan et coupe schématiques :

Profil de la porte                 Vue de la porte en plan

Tout d’abord, un dormant (le cadre de la menuiserie fixe) liaisonné de façon étanche et isolée à la maçonnerie. Ensuite, la feuille de porte (partie mobile de la porte) dont le pourtour est constitué d’une ou deux frappes sur lesquelles on trouve un joint d’étanchéité. En pied, une plinthe fixée au sol avec une frappe et un joint vient assurer cette étanchéité à l’air. Attention toutefois à bien considérer l’utilité d’une telle menuiserie. En effet, le coût d’une telle porte peut vite avoisiner les 1.000 euros. Il faut donc être certain de sa réelle utilité.

Pour les trappes de grenier, c’est exactement le même principe. On retrouvera, à la différence de la porte, un joint périphérique continu sur le pourtour du dormant pour assurer l’étanchéité à l’air.

Peut-on faire soi-même une porte étanche à l’air ?

Bien entendu, pas besoin systématiquement d’investir dans des menuiseries de ce genre. Il est possible d’adapter une porte d’intérieur pour la rendre étanche. Ceci peut se faire en posant le listel de façon étanche avec un joint de silicone par exemple. Puis en collant sur le listel un joint mince écrasable pour réaliser l’étanchéité avec la feuille de porte sur le pourtour. Ensuite en posant dans l’épaisseur de la feuille de porte, en pied, un joint à guillotine. Enfin, l’ébrasement devra lui aussi être assemblé de façon étanche et être raccordé par une bande autocollante d’étanchéité à l’air vers le plafonnage, soit au moyen d’un joint souple écrasable à poser derrière le chambranle.

 

 

 

Bien choisir son mode d’isolation pour les murs

Voici une question qui reste loin d’être simple et qui mérite donc de s’y attarder. Pour ce faire, nous reprenons un tableau du Guide bleu récemment édité par la Région wallonne consultable via le lien ci-après :

Choisir son mode d’isolation pour les murs

La question de la bonne méthode est entièrement posée sur base de quelques réflexions pertinentes…

On constatera donc à la consultation de ce tableau qu’il n’existe pas de méthode pour bien isoler sans risque, mais que certaines sont toutefois plus sures que d’autres… Ainsi, l’analyse se fera sous plusieurs points de vues :

  • L’inertie thermique.
  • Les ponts thermiques.
  • La protection contre la pluie battante.
  • La protection contre les écarts de température et le gel.
  • Le séchage du mur extérieur.
  • La dégradation du parement extérieur.
  • Les contraintes liées à la position de l’isolant et sa durabilité.
  • Le coût de réalisation et de maintenance.

Ainsi, à la lecture de ce tableau, chacun pourra forger son opinion par rapport à ses propres critères ! Qu’il s’agisse de facilités de mise en œuvre, de coûts, de risques de pathologies, ou encore d’inconfort, chaque cas reste unique. Outre ces critère, la place disponible et l’implantation d’un bâtiment sur l’alignement ou en large recul conditionneront également ce choix. Aucune méthode n’est réellement à stigmatiser, puisque toutes répondent à des besoins spécifiques. Il faut donc simplement accorder d’avantage de vigilance lors des études et à la mise en œuvre pour certaines méthodes plus que pour d’autres !